Il sera intéressant de s’attarder sur les conclusions de ce congrès tant l’impact des pesticides et des OGM devient critique en Afrique. Pour mémoire, au tribunal citoyen, nommé « Tribunal international Monsanto » a rendu en avril 2017 un avis consultatif pour clarifier les conséquences, au regard du droit international et des droits de l’Homme, des activités de la société Monsanto (racheté par Bayer) dans le monde.

Au cours des auditions des témoins qui se sont déroulées en octobre 2016, dans le cadre du Tribunal Monsanto, les juges ont pu recueillir le témoignage d’un agriculteur Burkinabés qui a constaté les effets de la culture du coton transgénique Bt introduit en 2003 : cela a endommagé de nombreux champs, causé la mort des animaux dans un village et les agriculteurs ont fait faillite dû à la baisse des rendements. Le Togo serait l’un des seuls pays africains à interdire l’importation du « glyphosate non homologué ». Les autres Etats africains restent pour le moment silencieux sur ce sujet.

Selon les Nations Unies, 90% des décès dus à des pesticides synthétiques proviennent de pays en développement et les coûts estimés des intoxications par des pesticides synthétiques en Afrique subsaharienne dépassent maintenant l’aide annuelle totale au développement octroyée à la région africaine pour les services de santé de base. D’ici 2020, si rien n’est fait, le coût cumulé des maladies et des traumatismes liés aux pesticides dans les petites exploitations agricoles en Afrique subsaharienne pourrait atteindre 90 milliards de dollars. Pour discuter de l’impact des pesticides à l’échelle africaine,  se tiendra du 18 au 22 juin 2019 à Nairobi, le Premier Congrès africain sur les pesticides synthétiques en vue de mettre en lumière les impacts négatifs des pesticides de synthèse sur la santé de l’Homme en Afrique africain, la santé animale et sur la préservation de l’environnement.

Les différents experts devront alimenter autour de plusieurs questions telles que : Les objectifs de ce congrès seront, entre autres, de sensibiliser à la contamination par les pesticides synthétiques sur la santé des humains et des animaux, d’identifier des stratégies efficaces et de générer un plan d’action pour réduire l’impact des pesticides synthétiques en Afrique.

Par Chancia IVALA PLAINE |Spécialiste du droit de l’environnement

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